Les officiers allemands prisonniers à Barcelonnette
Kriegsgefangenenlager
Les prisonniers allemands à Barcelonnette
Lors de la première guerre mondiale, les troupes habituellement cantonnées en Ubaye partent pour le front à partir du 6 août 1914. Elles sont remplacées par deux compagnies spéciales dites compagnies de garde, fournies par les dépôts des 52e et 157e RI.
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Cette carte postale, datée de juin 1912, nous montre les casernes de Barcelonnette en cours de construction.
Ces nouvelles casernes, "les plus modernes et les plus confortables de France", peut-on lire dans la presse de l'époque, vont servir de centre de détention pour les officiers allemands prisonniers de la Grande Guerre.
Attente d'un convoi de prisonniers allemands en gare de Prunières.
Prisonniers allemands se rendant à pied à Barcelonnette depuis la gare de Prunières.
Le convoi de prisonniers au environs de Méolans.
(photos publiées sur le Forum pages 14-18)
Le terrain de sport des prisonniers.
Le plan détaillé des casernes de Barcelonnette dressé par un prisonnier allemand.
Un groupe d'officiers allemands pose pour l'édition d'une carte-photo qu'ils utiliseront pour correspondre avec leurs familles.
Des cartes postales sont même éditées en allemand, à l'occasion des fêtes de Noël en décembre 1915.
Ces prisonniers ne paraissent pas trop souffrir de leur détention à Barcelonnette. Alors que partout dans le pays on réclame des prisonniers pour pallier au manque de main d'oeuvre du fait de la mobilisation générale, leur utilisation est interdite dans les zones frontières, et par conséquent, dans la Vallée. Quelques hommes de troupes affectés à Barcelonnette seront tout de même employés à la construction du chemin de fer de Gap à la Mure, dans la partie des Hautes-Alpes.
Cette autre carte légendée en allemand montre les douches des casernes. Ces conditions de détention heurtent une partie de l'opinion publique et provoquent même de vives réactions au sein du parlement, au regard de celles endurées par nos soldats envoyés au front.
Déclaration sur l'honneur Je soussigné... Déclare par la présente sur l'honneur que je n'utiliserai pas les promenades hebdomadaires ni les exercices de sport en dehors du Camp pour m'évader ou préparer une fuite, que je ne commettrai pas, pendant ce temps, aucun acte contre la sécurité de l'Etat français ou contre celle des états alliés et que je ne perturberai pas l'ordre public. Cette obligation entre en vigueur après le départ du Camp. (Selon art. 38 de la Convention concernant l'Administration des Prisonniers de Guerre, conclue à Berne). Barcelonnette, le ...........1918 |
Au premier novembre 1918, on dénombre 683 prisonniers à Barcelonnette : 537 officiers, 2 sous-officiers et 144 hommes de troupes.
Souvenirs d'un officier allemandLt. d. Res. Hugo Tönnes IR 144 Atelier Carl Schäfer Elberfeld, probablement 1916 (Croix de Fer 1re classe 14/08/1916)
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Avec l'envoi des gravures de Blumenschein, Hans Colsman m'indiquait : « I could nothing find about the artist, without this offer below, it may be interesting to you: »
Barcelonnette (Original Mappe mit Deckelbild und 2 A5 Grafiken von R. Blumenschein, ein
Motivlinolschnitt des Deckelbildes der Mappe und 3 Originalzeichnungen von französischen
Ansichten aus dem 1. Weltkrieg und ein Foto der Kriegskameraden mit Namen).
Titillé par la curiosité, je me suis porté acquéreur de ce dossier attribué à R. Blumenschein et mis en vente par un antiquaire de Piltene en Lettonie. Il est constitué d'une chemise (16,4 x 23 cm) avec en couverture une gravure de Barcelonnette représentant les casernes avec en fond le Chapeau de Gendarme et le Pain de Sucre. Deux xylogravures (16 x 22,7 cm) de vues de l'Ubaye signées Blumenschein, identiques à celles du fascicule d'Hugo Tönnes, une linogravure (16 x 24,4 cm) du dessin de couverture, signée Blumenschein et datée du 1er octobre 1919 à Barcelonnette.
Deux dessins originaux non signés ; un réalisé à l'encre de chine représentant une vue Barcelonnette (12 x 19,4 cm) et un lavis à l'encre de chine du Pain de Sucre vu de Barcelonnette (12 x 18,3 cm).
Une aquarelle originale non signée représentant la ville de Sisteron vue de la citadelle, datée du 2 janvier 1917 à Sisteron (12 x 19,4 cm). Cela indiquerait que l'auteur a d'abord été détenu en captivité au dépôt d'officiers prisonniers de guerre de Sisteron avant d'être transféré à Barcelonnette.
Enfin une photographie (4,4 x 5,8 cm) de l'auteur avec ses compagnons d'armes et la liste de leurs noms.
Et à Jausiers...
Extrait du Journal des Basses-Alpes - 4 avril 1915.
Des prisonniers allemands ont été également détenus au Quartier Breissand à Jausiers. Une carte postale écrite le 21 octobre 1914 par un militaire du 3ème Bataillon territorial de chasseurs alpins en garnison à Jausiers mentionne la présence d'une dizaine d'officiers allemands.
Un groupe d'officiers allemands prisonniers quitte Jausiers le 26 mai 1915.
(Carte-photo collection Jacques Lagier)
Commentaires (13)
Mon grand-père était en captivité à Barcelonette - à partir de cette époque, il y a de merveilleuses lettres, essais et écrits de lui sur presque toutes les disciplines des sciences humaines.
Face à la barbarie de la guerre, la Barcelonette était en effet un lieu d'entente entre les peuples.
Respect de cette philanthropie.
Cordialement,
Benedikt Jost
Et bravo pour votre site. C'est une mine de renseignements que l'on ne trouve pas ailleurs. Mais je n'ai rien trouvé sur les PG Allemands entre 1945 et 1948. Il y avait pourtant des équipes de déminage et sans doute des PGA pour la reconstruction des villages détruits. C'est ce que je recherche sous forme de témoignages, pour un prochain article à paraître dans les Annales des AHP. Merci pour votre aide.
Continuez !
im Nachlass meines Großvaters (1891 - 1977) befinden sich Hunderte von Briefen aus und nach Barcelonette. Er war von 10. Mai 1917 bis zum 8. Februar 1920 in Französischer Kriegsgefangenschaft, davon die meiste Zeit in Barcelonette. Im Gegensatz zu anderen Lagern wurde er dort gut behandelt. Die gefangenen Offiziere bekamen Urlaub auf Ehrenwort für Tagesausflüge in die Seealpen. Nach den Erzählungen meines Großvaters war der Lagerkommandant 1870/71 selbst in deutscher Kriegesgefangenschaft gut behandelt worden. Mit einigen seiner Mitgefangenen blieb der sein Leben lang befreundet.
Objet : Officiers et Hommes de troupe allemands, prisonniers de guerre dans la caserne de Barcelonnette
Ma question est la suivante :
Qui en 2015, détient et où se trouvent les livres de comptabilité pour la gestion du "commerce" qui existait, à l'intérieur du camp, entre les PG allemands et l'administration française qui leur vendait un peu de nécessaire pour l'amélioration de leur vie de tous les jours. On sait à ce jour, que les achats étaient réglés avec une monnaie et des billets en carton, dont la valeur imprimée sur chaque était en "centime" ou en "Franc" , mais qui n'avait aucune valeur à l'extérieur du camp, pour limiter le succès d'une évasion.
J'attends vos réponses et vous remercie par avance.
Jehan LANDE
können Sie mir Auskunft geben und gibt es noch Unterlagen oder Informationen über meinen Großvater Friedrich Helmke (Reserve-Leutnant, *1.1.1985), der von 11/1918 bis 2/1920 im Lager Jausiers lebte ?
Mit freundlichem Gruß
HF Wittmann
Petit fils d'André CUYNAT j'ai commencé à écrire l'histoire de cette entreprise et suis intéressé par tout document concernant la construction des casernes.
Merci d'aavance
etienne.gasc@sfr.fr
Je vous envoie ce mail car je consulte assez souvent votre site, pour la partie carte postale qui est un véritable catalogue détaillé et dont je vous remercie pour votre travail.
Je collectionne tout ce qui concerne les prisonniers de guerre qui ont séjourné à Barcelonnette de 1914 à 1918 , saviez vous qu'il existe une marque de censure militaire de forme rectangulaire , encre violette avec seulement sur 2 lignes : CENSURE / BARCELONNETTE .
Cordialement
En classant mes cartes (je collectionne le 05!)je tombe sur ce départ des officiers Allemands de Jausiers le 28 mai 1915.
Cette carte peut complèter ce sujet que vous présentez si bien.
J Lagier
Cela doit pouvoir se faire; on se 'rassemble' et on y réfléchi?!
amicalement, Alain.
encore une façon de s'instruire sur l'histoire de France...FELICITATION
BON COURAGE