" Le col de Sautron voit passer les migrants de Cuneo et de ses hautes vallées. En poste dans un des ouvrages fortifiés du secteur, le lieutenant Trémeau alerte les lecteurs de la Revue Alpine sur ce passage « vraiment homicide. » Au printemps, écrit-il, ce sont de « longues caravanes d’hommes, de femmes et d’enfants qui viennent s’embaucher, pour la saison, sur le marché de Barcelonnette. » Les accidents se produisent au retour, effectué non plus en groupe, mais isolément, souvent au mois de novembre. Sur les registres de la paroisse de Chiappera ils sont 34 à y avoir laissé la vie, auxquels il faut ajouter les émigrants inconnus et ceux dont le corps n’a pas été retrouvé. Le jeune officier propose une série de mesures, comme celle de signaler son passage, de former « des brancardiers volontaires recrutés dans les villages » et de construire, sous le col, un abri, ce qui sera fait quelques années plus tard ".
[Migrations d’hier - éditions transhumances] |