La route de Jausiers à Restefond
Dans le jargon cartophile, cette carte postale est l'exemple type d'une carte "passe-partout" : non localisée, la vue peut se situer n'importe où dans les Alpes, lui assurant ainsi une diffusion beaucoup plus large. L'éditeur Lambert de Gap pourrait nous laisser supposer que l'action se déroule dans les Hautes-Alpes, mais rien ne permet d'identifier le lieu.
Nous en savons plus grâce à l'expéditeur de cette carte écrite le 28/07/1904 du camp des Fourches : « Je t'envoie la vue de la Cie au travail sur la route du col de Restefond. A droite ton serviteur (l'auteur a fait une croix pour se situer). J'ai reçu la lettre de Papa. Si vous rotissez dans la plaine, nous ne pouvons en dire autant : nous gelons ici, il fait une bise terrible et si j'avais à ma disposition un long tuyau je vous dirigerai le courant ».
Cette autre carte postale qui a circulé en août 1905 nous montre une Compagnie de chasseurs alpins au travail sur la route du col de Restefond.
C'est au général Baron Berge, commandant du 14° Corps d'Armée en 1889, que nous devons l'ouverture des routes stratégiques : d'abord celle du col de Vars, achevée en 1893, puis les routes du Parpaillon, du col de la Cayolle et du col de Restefond. Outre leur intérêt militaire à l'époque, ces routes de haute montagne constituent un atout touristique et économique important pour la Vallée.
C'est l'un des aspects d'un héritage, à la veille du départ du C.I.E.C.M., après plus d'un siècle et demi d'omniprésence militaire en Ubaye.
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