La carte du mois de janvier 2010

Une famille belge faisant le tour du monde
de passage à Barcelonnette (août 1913)

 

C'est avec un grand plaisir que je vous présente ce document inédit, transmis par une amie, Josette Chambonnet, dont nous connaissons l'attachement profond pour la vallée de l'Ubaye. Cette photographie a appartenu à une famille Vinay de Larche dont une fille décédée depuis au moins 20 ans travaillait à Digne, à la Trésorerie générale. Sans héritier, elle a laissé sa maison "La Meyronnette" située avenue François Cuzin à Digne et son contenu aux religieuses de la Sainte Enfance pour en faire un lieu d'abri pour les femmes et leurs enfants en détresse, en relation avec l'association Benoît Labre. Cette photo a été donnée à Josette Chambonnet par une religieuse qui connaissait sont intérêt pour l'histoire de Barcelonnette. A partir de la date inscrite au dos de la photo, Josette a entrepris des recherches aux Archives départementales et a pu retrouver dans l'écho de l'Ubaye l'histoire rocambolesque de cette famille belge de passage à Barcelonnette.

Barcelonnette... le tour du monde

Lundi dernier était de passage à Barcelonnette Alphand Cagneaux, 29 ans, de Chimay, Belgique. Escorté de sa femme et de ses trois enfants en bas âge, ce belge raconte concourir pour le prix de 100.000 francs offert par le journal anglais The Times à la première famille faisant le tour du monde dans un délai de sept ans.

Cinq familles concurrentes, dont celle de Cagneaux sont parties de Londres le 11 mars 1908. En ces cinq années de pérégrinations ils ont déjà parcouru l'Asie et une partie de l'Europe. Cette famille est venue de Vars et se dirige, par Nice et le littoral, vers l'Espagne pour passer en Afrique. En ce moment Cagneaux a sur ses concurrents une avance de 850 kms qu'il doit, dit-il, à la connaissance de cinq langues (français, anglais, allemand, russe et italien) ce qui lui permet de se renseigner plus vite.

Les étapes sont ordinairement de 30 à 35 km par jour, séparées par un jour de repos utilisé à assurer la subsistance de ce moderne juif-errant qui vit de la générosité des gens et des conférences qu'il donne. On examine avec curiosité cette caravane. Les enfants dont deux sont nés au cours du voyage, en Russie et à Modane, sont poussés sur une voiture minuscule, poussée à bras par le père.

Tel est le récit dont nous sommes loin de garantir l'authenticité. Toutefois par des sceaux de mairies, nous avons pu contrôler certains endroits traversés.
Que penser de l'utilité discutable d'un pareil voyage qui n'est ni d'études, ni d'exploration ? Il nous semble que les fondateurs de tels prix seraient mieux inspirés en offrant pareille somme à toute autre question plus utile à l'humanité.

L'écho de l'Ubaye - Samedi 16 août 1913.

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