Carrière de marbre

La carrière de marbre de Maurin

 

La carrière de marbre vert de Maurin est située sur la commune de Saint-Paul-sur-Ubaye, au-dessus de Maljasset, à côté du hameau de Combe-Brémond, à plus de 2000 mètres d'altitude. Elle possède un filon de 200 m de long et de 50 m de large.
 
Après l'exploitation du gisement de la Blave, de 1838 à 1890 par trois concessionnaires successifs, la société Dervillé & Cie fit tout son possible pour que la carrière lui soit concédée lors du renouvellement du bail Gassier en 1890. L'exploitation de la Blave fut suspendue de toute activité et la firme se concentra sur le gisement de l'Alpet dans le vallon de Mary. Le matériel d'exploitation fut peu à peu modernisé pour économiser la pierre. Ce ne fut qu'en 1897 que l'on put voir des machines capables de se contenter du peu d'eau du torrent voisin. On commença alors à utiliser le fil hélicoïdal pour entamer le rocher.
La société Dervillé & Cie fut concessionnaire de la carrière jusqu'en 1940, employant jusqu'à une centaine d'ouvriers. Depuis, la carrière n'a plus été exploitée.

(Source : Sabença de la valeia)

Maurin
Vallon de Maurin, l'église de Maljasset et la carrière de marbre.

 

carrière de marbre de Maurin
Vue générale de la carrière de l'Alpet dans le vallon de Mary.

 

carrière de marbre de Maurin
La plus grande des baraques devait servir à loger les nombreux ouvriers de la carrière.

 

carrière de marbre de Maurin


Le sciage des blocs était réalisé à l'aide d'un fil hélicoïdal (comme celui ci-dessous).

 

 

carrière de marbre de Maurin
Les gros blocs de marbre à Maurin.

 

carrière de marbre de Maurin
Carrière de marbre de l'Alpet à Maurin en 1897.



Carrière de l'Alpet à Maurin.



Sur le front de taille.

 

Auberge à Maurin
Sans les ouvriers de la carrière, cette auberge n'aurait jamais existé.

Le transport du marbre.
Dans les premières exploitations, les blocs de marbre étaient charriés de la Blave à Saint-Paul, puis de Saint-Paul à Guillestre en passant par le col de Vars, à une époque où la route n'existaient pas encore. « Il fallait voir ces haquets bardés de fer, avec des roues de dix centimètres de large, il y avait jusqu'à cinq chevaux par attelage ».
La guerre de 1914-1918 a vulgarisé l'emploi de camions automobiles. Les blocs pris en charge au pont roulant des Ponchettes étaient transportés en quelques heures à la gare de Prunières. Avec les anciens attelages à chevaux, ce même trajet demandait trois jours de marche.
(Source : Sabença de la valeia)


Cette photo donne un aperçu sur le transport des blocs de marbre au début du XXe siècle.
Ici le fardier est tiré par un attelage de bœufs (carrière de marbre blanc de Carrare).

 


Un convoi exceptionnel dans les rues de la capitale.

Transformation et utilisation du marbre de Maurin.
Ce marbre décoratif était jadis très recherché (cheminées, pendules, vases, dessus de guéridons, socles, etc.). Moins difficile à travailler dans de grandes dimensions, il était vendu à un prix abordable à Marseille et importé jusqu'aux États-Unis. Il servit à Paris pour, entre autres, le soubassement de l'autel du tombeau de Napoléon Ier aux Invalides, pour les marches de l'escalier de l'Opéra Garnier, et les médaillons des piédestaux des statues de la Place de la Concorde.


La scierie de marbre de la société Dervillé & Cie à Houdain-lez-Bavay (Nord).

 


Échantillon de marbre de Maurin.
Collection de marbres de Nicolas Gauthier, marbrier à Molinges en 1900.
Musée de Saint-Claude.

 


Pendule en régule
et marbre de Maurin.


Cheminée de style Louis XIV en marbre de Maurin.
 


Vase en marbre de Maurin
et bronze doré.


Commentaires (12)

MAURIN Jean-Pierre
  • 1. MAURIN Jean-Pierre | 20/10/2021
Quelle émotion et quelle fierté à la lecture de ce bel article et au vu de ces photos, surtout avec mon patronyme!
A noter que mes aïeux (branche MAURIN) d'avant la Révolution sont originaires de la Vallée de l'Ubaye (Revel, Méolans, Barcelonnette, Jausiers...). Un lien avec les
hameaux de Maurin? Mystère!!
Almaric Martine
  • 2. Almaric Martine | 30/08/2021
Merci pour ce magnifique article, et photos anciennes, très complet et intéressant.
Dès que je le pourrai, essaierai d'aller très volontiers au plus près de ces anciennes carrières !!
Je connais le Vallon de Maurin et son lac asséché !! Le site est féerique et empli de superbes fleurs !!!
Jean-Loup FONTANA
  • 3. Jean-Loup FONTANA | 01/07/2021
Bonjour, un petit complément d'information au sujet de deux pièces réalisées en marbre de Maurin. La première est une vasque destinée à être offerte à Raymond Poincaré, président de la République, lors du banquet organisé à Barcelonnette (10 Août 1914) à l'occasion du voyage inaugural de la Route des Alpes. Rien ne put être fait pour cause de déclenchement de la Grande Guerre et la vasque est toujours dans le bureau du maire de Barcelonnette. La seconde est la cuve des fonts baptismaux de la cathédrale Saint-Jérôme de Digne. Il s'agit de deux objets de grande dimension et d'une très belle qualité d'exécution. Cordialement, JLF
monpert guy
  • 4. monpert guy | 09/04/2019
quel beau reportage photos anciennes !!! merci .
GASSIER andre
  • 5. GASSIER andre | 09/08/2017
J'ai énormément d'affinité avec cette ville, mon grand père y est né ,puis partis au Mexique ou il revint fortune faite, vivre en Provence et l'hiver à Cannes ,un livre de plus de cinq cent pages raconte l'histoire de cette grande famille .la banque, la politique.
catherine
Merci à tous pour les informations très intéressantes contenues dans ce site. André, seriez-vous originaire de Barcelonnette ?
GASSIER André
  • 7. GASSIER André | 24/04/2015
toujours trés intérresé par le passé de mes grands parents en Ubaye mon grand père et ses fréres
Jacques LECUGY
  • 8. Jacques LECUGY | 27/02/2013
Merci pour votre réponse. Je tiens l'information de la lecture d'un texte de Céline Laforest (Sabença de la Valeia) relayant Hippolyte Fortoul, selon qui le marbre de Maurin "va largement contribuer à la décoration architecturale de la Major et de N-D-de-la-Garde". Ce qui, à l'échelon régional n'est pas sans importance. Qu'en pensez-vous ? Et bravo encore pour le site. Jacques Lecugy.
LECUGY Jacques
  • 9. LECUGY Jacques | 25/02/2013
Très bel article ! Pouvez-vous me dire si le marbre vert de Maurin a été utilisé pour la construction de la Major et de Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille, comme j'ai pu le lire quelque part.

Merci.
LONGERON
  • 10. LONGERON | 11/02/2013
Bonjour,
Pour info, la carrière de L'ALPET à Maurin fut exploitée jusqu’à la fin de l'été 1969 et suite à la rupture de plusieurs passerelles en bois sur le CD 25, l’Équipement fixa une limitation à 6 tonnes.D'ou fin de l'exploitation. A cette époque , il y avait 3 ouvriers. Les blocs étaient explosés à la dynamite puis chargés sur un camion (environ 20 tonnes par voyage), stockés prés du tunnel de La Reyssolle et évacués à l'automne sur Eyguians(05) ou ils étaient concassé pour faire du Granito (carrelage).
lima
  • 11. lima | 04/05/2011
félicitations pour ce superbe document.
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire
cet article et regarder ces magnifiques photos anciennes.
Je connais ce coin et c'est un bel endroit !
Merci encore
Yves Mazoyer
  • 12. Yves Mazoyer | 10/11/2010
Superbe article, une nouvelle fois.
le fonds d'écran en marbre vert est magnifique ... comme la photo dans les rues de Paris.
BRAVO

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